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Vous trouvez ci-après un entretien Kartcom avec Jérémy Iglesias à 10 jours du championnat d’Europe KZ à Genk.
  
Il y a 15 ans Jérémy était le pilote le plus talentueux en Europe, il courait pour la PCR en ICA.
Recruté par Tony-kart pour rouler en Kosmic, il n’est pas devenu champion du monde en super A et formule A parce que Tony-kart faisait gagner la maison mère, mais aussi parce que le patron de la Tony n’est pas Paul Bizalion.
 
A mon avis, Jérémy  fait parti des 5 meilleurs pilotes de karting de ces 15 dernières années avec Jules Bianchi. Il a besoin de se sentir aimé pour donner le meilleur de lui-même. C’est le cas cette année à l’image de ce qu’il a connu à la PCR.
  
Lorsqu’on est talentueux et que l’on a le matériel, c’est le mental qui fait le champion.
Avec le matériel, Paul dans le paddock et Jules dans sa tête, il est fort capable de remporter le titre européen KZ à Genk. 
 
Gérard Tonelli 
 
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Jérémy Iglesias un pilote au gros coeur 

 

Si on parle de coeur au sujet de Jérémy Iglesias, c'est dans deux sens bien différents. En tant que pilote, il est capable de performances époustouflantes et son sens de l'attaque n'a rien à envier au plus grands champions, mais en tant qu'en homme, c'est sa générosité et sa fidélité dans ses sentiments qui saute immédiatement aux yeux. Bref, Jérémy est un personnage exemplaire à plus d'un titre dans le monde du karting d'aujourd'hui. Suite et fin de l'entretien publié dans Kartcom News #23. 

La famille et les amis comptent énormément pour Jérémy. 

« Si j'en suis là aujourd'hui, c'est grâce à mon père. Je suis conscient des sacrifices qu'il a faits en travaillant dur pour me permettre de faire de la compétition et je lui en serai toujours reconnaissant. Je suis également très proche de mon frère, Yannick, avec qui je travaille depuis que j'ai 17 ans. Et maintenant, toute la famille est derrière Louis, mon neveu, qui se débrouille déjà très bien en Minikart. Yannick reste très sérieux avec son fils, pas question de manquer une journée d'école pour aller faire du kart. Mon père s'en occupe beaucoup, ils ont une belle relation. Dans la famille, on pense qu'il faudrait qu'il ait le caractère de son père et le coup de volant de son oncle ! C'est vrai qu'on m'a souvent dit que je n'avais pas encore décroché de titre important parce que j'étais trop gentil ! Louis est un battant assoiffé de victoire. Il a bien connu Jules (Bianchi), il est monté dans sa F1 en test à Barcelone. Il veut le n° 17 parce qu'il n'y a que Jules et lui qui peuvent le porter, car il est né un 17 mars ! Jules, est un modèle pour lui. Pour moi, c'était le meilleur pilote. Mon rêve serait que Louis, ou mon fils si j'en ai un, soit un jour en F1 pour reprendre le flambeau de Jules. » 

« parce qu'il le vaut bien ! » 

Très fidéle en amitié, Jérémy compte beaucoup d'amis dans le milieu, comme Kevin Breysse ou Mathieu Arzeno. Mais Jules Bianchi tient une place à part dans son coeur. « Nous étions très proches, depuis tout petit, en Minime. Nous nous sommes retrouvés dans la même équipe chez Maranello en 2005/2006. Je l'ai souvent accompagné quand il est passé en monoplace. Il voulait toujours que ses amis soient autour de lui et, comme je l'ai dit, cela m'a permis de vivre le sport automobile à travers lui. Quand mon frère a repris la piste de Brignoles, c'est un peu comme si Jules avait retrouvé sa piste (qui a appartenu à son père, Philippe Bianchi, NdR) et cela nous a encore rapprochés. On a vécu beaucoup de choses ensemble en dehors de la compétition. Aujourd'hui, il y a plein de moments où je sais qu'il m'accompagne. » 

« J'ai également bien connu Julie Tonelli, depuis nos débuts et nous nous sommes retrouvés sur les courses internationales. Son décès a été le premier évènement dramatique que j'ai vécu. Pour moi Gérard (son père) est un exemple. Je me tourne souvent vers lui quand je suis confronté à quelque chose d'important. À la disparition de Jules, c'est la première personne que j'ai appelée. Quand je décore mon kart, coller le papillon rose de Julie, c'est aussi important que de mettre mon nom sur le kart. » 

La carrière de pilote de Jérémy est loin d'être terminée, mais cela ne l'empêche pas de songer à l'avenir. « Je fais la mécanique sur les courses pour d'autres pilotes depuis très longtemps. Je leur donne aussi des conseils pour les faire évoluer et j'aime ça. Mais je me passionne de plus en plus pour le travail sur les moteurs KZ, une catégorie où il faut développer sans cesse. J'ai appris les rudiments de la préparation avec Tec Sav et Thierry 

Savard. Je continue maintenant avec la TM et Franco Drudi. À Brignoles, nous avons toutes les machines nécessaires dans l'atelier, dont un banc d'essais, en complément de la piste, ce qui est parfait pour développer. Depuis l'an dernier, je suis capable de préparer un moteur de A à Z. Et cela fonctionne plutôt bien puisque nous avons obtenu la 4e place du Championnat de France KZ2 Gentleman à Varennes avec Brice Solarino. Je me vois bien évoluer progressivement vers le métier de motoriste... » 

En attendant, Jérémy reste un pilote au sommet de sa forme. Grâce CPB Sport et Sodi, il fait partie des meilleurs en KZ et va disputer prochainement à Genk la dernière épreuve du Championnat d'Europe avant de s'aligner au départ du Championnat du Monde en Suède avec de réelles chances de bien figurer, pour ne pas dire plus. Il peut compter sur de nombreux supporters. 

 

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Ksp/Kartcom