kevin-350.jpg

Kévin Estre vainqueur aux 24H du Mans en GTE Pro Porsche 911 RSR

 

En GTE Pro, avec le Danois Christensen et le Belge Vanthoor, Kévin Estre a rempli son contrat au volant de la Porsche Cochon Rose n° 92, aux 24 Heures du Mans.

 

Les qualités sportives des pilotes Porsche sont sensiblement équivalentes, même si je pense que Kévin est un phénomène sous la pluie. Mais il n’y a pas photo en ce qui concerne les qualités humaines  (comparées aux 2 autres pilotes Porsche français que je connais).  Kévin est apprécié par tous les gens qui ont eu la chance de le connaître. ce ne sont pas J.Policand et JP. Grand qui vont me contredire. Le petit coup de pouce avec le safety-car est donc attribué à quelqu’un qui le mérite..

Bravo Kévin et un petit clin d’oeil à ton papa qui a tout fait depuis 20 ans pour que tu en arrive là.

Gérard Tonelli 

 

kev.jpg

 

 

Interview/photos  Ouest France

 

Comment avez-vous vécu le début de course et ce mano a mano avec la Porsche n° 91 ?

Entre voitures de la même écurie, c’est difficile de trouver le juste milieu entre faire mieux pour soi-même ou pour la marque. Quand on est derrière, on a toujours l’impression qu’on est beaucoup plus vite parce qu’on prend l’aspiration. On essaie de doubler sans prendre de risques, mais ce n’est pas facile. Avec la stratégie, on est passé devant. On a vu direct qu’on serait bien pour toute la course. Après quelques heures, nous étions en tête quand le safety-car est sorti juste derrière nous. Cela nous a fait gagner une minute environ. Plus tard, nous avons gagné et perdu du temps, mais cette minute, on l’a toujours conservée, au minimum. C’est ce qui nous met en position de gagner cette course.

 

Votre position était-elle alors devenue confortable ?

Il ne fallait pas faire d’erreur ni perdre de temps dans le trafic. On n’a pas eu de souci mécanique. C’est la première fois que je suis en tête dans une grande course comme celle-ci. Gérer cela, honnêtement, c’est très difficile. En terme d’état d’esprit, je préfère être le chasseur que le chassé. Tous les trois, on a fait le boulot, on a l’expérience qu’il faut pour gagner ce genre de course et Porsche nous a donné la voiture qu’il fallait.

 

Comment as-tu vécu l’arrivée de la course ?

C’est horrible ! J’ai fait un double relais à deux heures de la fin. C’était les plus longues de ma vie. Tu n’as pas besoin de pousser parce qu’il n’y a pas de pression derrière, mais il faut faire attention au trafic, aux vibreurs. Tu deviens paranoïaque dès qu’il y a une vibration, un bruit… C’était vraiment dur mentalement. L’avantage qu’on a eu, c’est qu’on a pu gérer notre avance et essayer de sauver la mécanique. Mais on avait tout à perdre.

 

Avec cette pression, est-ce que tu as réussi à gérer tes périodes de repos comme prévu ?

Ça a été dur. J’ai dormi 1 h 10. Je n’arrivais pas à m’endormir. Je n’arrivais pas à manger. Cela rend la course encore plus difficile parce que mentalement et physiquement, on est diminué. C’est quelque chose qu’il faut apprendre. Quand on pense à un Tom Kristensen, ou des McNish et Capello qui ont gagné Le Mans beaucoup de fois, ils ont sûrement dû connaître ce sentiment.

 

 

Physiquement, juste après le podium, tu as plus envie de dormir, de manger ou de danser ?

J’ai envie de faire la fête, de boire un coup et de laisser retomber la pression.

 

kev2.jpg